dimanche 16 octobre 2005
Discours (techno)scientifique, capitaliste...
Dans Télévision , en 1973, J. Lacan le constatait (prédisait) déjà : « la précarité de notre monde, qui désormais ne se situe plus que du plus-de-jouir » 2 . La précarité du lien social de notre monde, dit « postmoderne », est un lien social fondamentalement incrusté par la production d’objets de ces deux alliés inconditionnels que sont : le discours capitaliste et le discours (techno)scientifique.
Cette production d’objets loin de répondre aux « besoins » présumés « naturels » des êtres parlants, ne prisent en fait que la propre « légitimité », « préservation » de la rationalité des discours qui les portent : côté Capital : « Toujours plus d’accumulation de plus-value ! » ; côté (Techno)Science : « Toujours plus de savoir, de connaissance et de technique ! ». C’est dire que ces deux discours vont très bien « ensemble » : l ’espoir des futures accumulations de plus-values est un espoir effectivement focalisé sur le futur des productions (techno)scientifiques. Regardez, par exemple, cette publicité télévisée récente qui vante les mérites d’un nouveau type de cafetière : avant, nous devions doser le café en fonction du nombre de personne. Aujourd’hui, fini de doser, la cafetière dose « pour nous » ! Nos « chercheurs » sont quand même allés loin pour re-magnifiez un objet qui devenait – somme toute - banal ! Autre exemple : le GSM. Un GSM n’est déjà plus un simple téléphone portable. Il est devenu un téléphone-portable-avec-caméra-TV-appareil-photos-numérique-lecteur-mp3/DVD … . Un GSM, à l’instar de n’importe quel objet, pour leurrer le manque-à-être du consommateur, exige assurément de continuelles et incessantes améliorations dites « utiles ». Ainsi, un GSM d’il y a un an, à peine, est déjà démodé, un pur déchet. N’est-ce pas ? Bref, la (techno)science, est un allié inconditionnel du capitalisme. Elle constitue cette infrastructure sans laquelle ce dernier ne serait rien.
Si le lien social contemporain gravite autour de l’unique objet de consommation, il est clair que les discours actuels en sus de produire des objets, produisent des « individus » . Entendez la notion d’individu comme un être présumé complet, non divisé (indivis) par son arrimage à l’objet de consommation .
On peut donc le voir, chacun à sa manière, ces discours (capitaliste et (techno)scientifique) ne respectent absolument pas le sujet tel que la psychanalyse du moins le promeut : un sujet n’est que « représenté » par un signifiant auprès d’un autre signifiant. Le sujet, en psychanalyse, n’est effectivement jamais « présenté » par les signifiants.
Deuxièmement, le discours de la science, quant à lui, c’est simple, s’évertue à forclore le sujet de son entreprise au profit de cette réduction : le sujet c’est l’objet vidé, purifié des « fictions » mêmes du sujet . En hystérisant le « réel » afin que ce dernier lui livre ses secrets, au regard du discours de la science, le sujet est foncièrement un parasite .
En fait, face au discours de la science, le sujet se déqualifie foncièrement. Désormais, nous dit J. C. Milner, au sujet « ne lui conviendront pas les marques qualitatives de l’individualité empirique, qu’elle soit psychique ou somatique ; ne lui conviendront pas davantage les propriétés qualitatives d’une âme : il n’est ni mortel ni immortel, ni pur ni impur, ni juste ni injuste, ni pécheur ni saint, ni damné ni sauvé ; ne lui conviendront même pas les propriétés formelles qu’on avait cru longtemps constitutives de la subjectivité comme telle : il n’a ni Soi, ni réflexivité, ni conscience . » 4 Disons le mot : avec la science moderne, le sujet s’égale à son vide .
Si le champ symbolique, dans le discours de la science, est ravalé au rang d’une simple fiction - que SAGREDO, définit comme « une définition élaborée et acceptée dans l’abstrait » 6 -, la science moderne nous enjoint du même coup de considérer le sujet symbolique lui-même comme une simple fiction qu’il convient de faire taire . Le langage structurant acquiert ainsi un statut accidentel ou contingent et donc un statut de non nécessité . Le langage y serait en fait en sursis d’une relève biologique, neuronale…. Comment, en effet, entendre autrement ces actuels propos (techno)scientifiques : « Dans la mesure où le langage humain agit sur les cerveaux humains, il a bien, à ce niveau, une opérativité physique effective et directe que le développement des neuro-technosciences précisera certainement à l’avenir et permettra, peut-être un jour, de contrôler et de diriger autrement (que par la médiation des signes) » 7 ?
Bref, ni le discours capitaliste ni le discours de la (techno)science ne respectent le sujet : le premier (capitaliste), réduit le sujet, pour le plus grand bien du « rire du capitaliste », à ce Tonneau des Danaïdes-marchandises où plus on lui donne plus il en réclame… . Le second, en responsabilisant l’objet (le réel neuronal, biologique…), déresponsabilise fondamentalement le sujet.
En fait, si « la société de consommation » ne pose plus question, c’est qu’elle n’est plus, comme il y a plus d’une trentaine d’années (cf. Mai 68), perçue comme une « norme » transcendante qui désire faire sa loi au monde et donc s’imposer à tous.
« La société de consommation » ne pose plus question en tant qu’elle est plutôt devenue immanente au lien social actuel même. En d’autres termes, elle ne s’impose plus au sujets, elle n’est plus au dehors , elle gouverne les sujets du dedans. En les gouvernant du dedans, c’est donc leur corps – corps que la psychanalyse définit comme « mode de jouir » - que « la société de consommation » colonise ou investit.
En adoptant le langage de M. Foucault, nous dirions que nous assistons à une « biopolitique », à un pouvoir « politique » qui s’incruste dans le « bios », dans la vie elle-même.
Comme le dit M. Foucault : « Le contrôle de la société sur les individus ne s’effectue pas seulement à travers la conscience ou l’idéologie, mais aussi dans le corps et avec le corps. Pour la société capitaliste, c’est la biopolitique qui compte le plus, le biologique, le somatique, le corporel. » 8 Ailleurs, il dit plus clairement : « La vie est devenue maintenant (…) un objet de pouvoir. » 9 Entre parenthèse, Foucault s’attaque ici à un penseur tel qu’Althusser pour qui se sont des appareils suprastructurels (idéologiques et répressifs d’Etat) qui – afin de sauvegarder l’infrastructure économique capitaliste - « interpellent », de l’extérieur, les sujets pour les assujettir à leur règne.
En termes lacaniens, nous pourrions dire que les signifiants du pouvoir, loin de brimer, barrer la jouissance , procurent en fait un « paradigme de la jouissance » aux sujets qu’ils homogénéisent . Nous l’avons déjà vu avec la précarité du discours capitaliste dont la fonction est de sustenter les sujets – présumés identiques - d’objets plus-de-jouir. Les signifiants du pouvoir sont donc fondamentalement appareillés à la jouissance ou aux corps.
Soi dit en passant, nous savons que chaque sujet traite singulièrement l’absence de rapport sexuel via ce mode de jouir qu’est son symptôme (comme nœud de signifiants et de plus-de-jouir) . En ce sens, pour la psychanalyse, il n’y a de mode de jouir (de traitement de l’impossible du rapport sexuel) que singulier . Or tel est précisément le réel, l’«os » que les signifiants du pouvoir rejettent.
Selon Foucault (repris par Michael Hardt et Antonio Negri), nous ne sommes en effet plus seulement dans une société disciplinaire où les « mauvais penchants » doivent être réprimés, domptés par différentes autorités extérieures , mais aussi, voire surtout dans une société de contrôle ou une société post-disciplinaire où les normes sociétales sont intériorisées , se confondent avec « le sentiment de la vie » elle-même.
« Il faut cesser, nous dit Foucault dans « Surveiller et punir », de toujours décrire les effets du pouvoir en termes négatifs : il « exclut », il « réprime », il « refoule », il « censure », il « abstrait », il « masque », il « cache ». En fait le pouvoir produit ; il produit du réel ; il produit des domaines d’objets et des rituels de vérité. L’individu et la connaissance qu’on peut en prendre relèvent de cette production. » 10 « Les grandes puissances industrielles et financières , nous disent M. Hardt et A. Negri, produisent ainsi non seulement des marchandises, mais aussi des subjectivités. Elles produisent des subjectivités d’agents dans le cadre du contexte biopolitique : besoins, relations sociales, corps et esprits – ce qui revient à dire qu’elles produisent des producteurs (…). Dans la sphère biopolitique, la vie est destinée à travailler pour la production, et la production à travailler pour la vie. » 11
Ainsi, le temps médiatique/journalistique quotidiennement consacré à notre « Top santé » en témoigne : notre « Top santé » intéresse effectivement et immédiatement le Pouvoir. La « Top santé » l’intéresse même tellement qu’Il a, en Belgique (comme en Hollande…et bientôt en France…), dépénalisé l’euthanasie, cette pratique sordide de donner la mort aux « vies indignes de vivre », à la « Flop santé » ou encore aux vies inutiles, coûteuses et improductives au regard de l’Etat . L’euthanasie s’inscrit bel et bel dans un despotisme de l’utile.
Qu’on se comprenne bien ! Certains médias belges, afin de légitimer cette dépénalisation, nous ont assénés d’images de personnes en souffrance. La question n’est pas là ! Elle est de « notre » côté, donc du « lien social » actuel : acceptons-nous encore notre « être-pour-la-mort » (Heidegger) et les souffrances - contingentes - qui l’accompagnent ? Dans une société dont le commandement catégorique est « Jouis ! » ou « Soit heureux ! », il est évident que les droits à la « souffrance », au «malheur », à la «tristesse », au «deuil »… ne sont guère reconnus, mais forclos. Comme le dit A. Badiou : « Qui ne voit que le « débat » sur l’euthanasie désigne surtout le défaut radical de symbolisation où se trouvent aujourd’hui la vieillesse et la mort ? Le caractère insupportable de leur vision pour les vivants ? » 12
Rappelons en outre que l’euthanasie était une catégorie princeps du régime nazi. Le régime nazi peut se définir somme toute comme suit : donner la « mort » aux vies présumées indignes de vivre ou aux vies présumées « parasiter » l’établissement d’une communauté (allemande) enfin « pure » . Or si à une époque – pas si éloignée - l’euthanasie a constituée cette « horreur », impossible à supporter, aujourd’hui, il convient de le reconnaître, elle fait tout doucement partie des « bonnes mœurs », s’incruste pour s’imposer comme une « norme » somme toute …. « naturelle ».
Le plus grave, c’est que ces campagnes antitabac provoque la ségrégation de plus en plus accentuée des fumeurs : une ségrégation, faut-il le rappeler, qui n’est pas uniquement portée par le Pouvoir, mais par des gens, comme vous et moi, qui à l’approche d’un fumeur et de peur d’une éventuelle « intoxication » , voient leur fureur et angoisse grimper.
Cessez donc de fumer clame le Pouvoir, mais surtout continuez à vous « intoxiquer » d’objets en toc ! Mais, attention !, ajoute-t-il, l’utilisation prolongée d’un ordinateur, d’un GSM, d’une TV … peuvent également « nuire à la santé ». La voiture, quand à elle, peut vous rendre agressif ! Quand à la nourriture, pour éviter les excès pondéraux, mangez light ! (Etc.)
Si, enfin, « la société de consommation » ne pose plus question, c’est que les différentes formes de « résistances » officielles (syndicats, partis de « Gauche »…) au Capital ont été « anesthésiées ». Par quoi me demanderiez-vous ? Par les « revendications » de ces formes de résistances elles-mêmes . En effet, le propre de ces « revendications » c’est d’avoir au fond concédé « le pouvoir de vie et de mort » à l’Etat (« social » ou « providence »). Des congés payés à l’allocation d’intégration…, la « chose » reste finalement identique : renforcement du pouvoir de « vie et de mort » de l’Etat sur les citoyens.
Le « bios », la « vie » est donc dans les mailles du pouvoir – pouvoir qui est fondamentalement non pas un flux territorialisé , mais un flux circulant, susceptible d’être porté par vous et moi..
LE TRAVAIL SOCIAL
Quelle est du coup l’éthique du travail social face à ce lien social « autiste » véhiculé par le discours capitaliste et (techno)scientifique ?
Les termes « exclusion » et « exclus » ne dénotent somme toute que ceci : la présence au monde de sujets qu’il est de notre responsabilité de travailleurs sociaux d’intégrer, d’insérer (Unsérer) dans « la société de consommation ». C’est dire donc que le Pouvoir – que nous représentons - « sait » d’emblée ce que les « exclus » veulent : Travailler et consommer. Il y a donc un Pouvoir-Savoir (que nous incarnons) qui désigne le type de « Bien » auquel les sujets de nos pratiques respectives doivent tendre. Du coup, les sujets se réduisent à des « objets » (cf. le discours de l’Université chez J.Lacan) qu’il est de notre « devoir » de transformer ou d’éduquer.
L’utilisation des termes « exclusion » et « exclus » collabore donc, à son insu, au biopouvoir actuel qui sait ce que le « Bien » des sujets veut dire. En d’autres termes, cette utilisation trahit le lieu d’énonciation de notre pratique : le Tout-Un, le Tous Inclus ou le « Tous travailleurs, consommateurs ! ».
Ce n’est pas tout ! Il y a plus grave ! En effet, comme le remarque C. Dejours, « la souffrance » de ces « exclus » est en voie d’une réelle « banalisation » . A l’instar de la « séquence » politique nazie où de « braves gens » toléraient, banalisaient le sort impossible réservé aux Juifs, où des Eichmann s’appliquaient, en « bons » fonctionnaires et tortionnaires, à la réalisation de leurs devoirs – entendez : méfaits - désastreux ; les « braves gens » de notre « séquence » politique à nous se caractérisent plutôt d’une part, par leur indifférence foncière à l’égard du « monde distal» ou du monde de ceux qui souffrent 16 et d’autre part (néo-libéralisme aidant), par leur recherche narcissique et autistique d’une jouissance matérielle – nécessairement éphémère et asymptotique - destinée qu’à soi ou à son entourage le plus proche (familier) – bref, au « monde proximal » 17 . Et pour garantir et maintenir mordicus cette jouissance douillette du « monde proximal », ces « gens » n’ont d’autre possibilité – croient-ils - que celle de « collaborer » impérativement au discours qui conditionne la présence même des « camps » des gens qui souffrent.
Il y a pourtant deux choses qui échappent aux analyses – par ailleurs réellement pertinentes - de C. Dejours (psychiatre et psychanalyste) : les objets plus-de-jouir en toc qui déferlent de la machine capitaliste/scientifique et la « forclusion de la castration » sur laquelle cette machine se fonde d’une part, la pulsion de mort intrinsèque à notre condition de parlêtre d’autre part. En effet, pourquoi collabore-t-on aujourd’hui à la « consistance » du discours capitaliste (et (techno)scientifique) si ce n’est que leurs objets plus-de-jouir (présents et futurs) nous font miroiter la possibilité fantasmatique de dépasser , un jour, notre être-pour-la-mort (Heidegger) ? Au fond, ce discours ne s’évertue-t-il pas à viser l’unique jouissance « proximale » en pariant sur l’évaporation/destruction du « monde distal » même ? Ne vante-t-il pas auprès de nous, par exemple, les mérites délictueux d’un « chocolat glacé» (du monde proximal) qu’il donne à voir comme précisément susceptible de supplanter notre confrontation à l’Autre sexe (le monde distal) ?
Enfin, ce que C. Dejours n’arrive pas à comprendre, nous semble-t-il, c’est que la souffrance et la plainte qui l’accompagne peuvent refléter une forme de plaisir dans le déplaisir même. En d’autres termes, s‘identifier totalement à « sa » propre souffrance ou à « sa » propre condition de «victime » et s’en « plaindre » continûment, c’est finalement… « prendre du plaisir » ! Telle est, entre autre, une des vérités scandaleuse de S. Freud : la présence de la pulsion de mort, de cette pulsion qui travaille « contre » l’intérêt même du sujet. Le sujet en veut à l’Autre d’avoir si mal foutu le monde, mais il se méprend : il participe et collabore à ce « foutu » du monde ! Et c’est précisément, à notre avis, ce symptôme actuel : des êtres complétés imaginairement de leurs « marchandises » et/ou de leurs «souffrances» (« plaintives ») qui est à l’origine même de « la banalisation du mal » et de l’absence de toute politique alternative .
Quel est donc ce « Dieu obscur » qui nous dicte, aujourd’hui, qu’il n’y a que ce seul type de « ça va » : le capitalo-parlementarisme ? Ce « Dieu obscur » et les « sacrifices économiques » et « la consommation» des objets en toc qu’il commande – objets qui prolifèrent et aspirent nôtre être -, ne bouchonneraient-ils pas nos tympans à l’égard du « monde distal » et de la souffrance et parole d’autrui ? Ce « ça va » sordide serait-il en effet à ce point synchrone à nos « fantasmes » (de « complétude » imaginaire, donc évanescente) qu’on en oublie le « réel » du « monde distal » ?
Par ailleurs, en visant une « justice distributive » en extériorité – l’insertion de ceux qui n’ont « rien » dans la sphère déjà là de ceux qui ont « tout » -, les «psychothérapeutes sociaux» (travailleurs sociaux) n’affichent que « trop bien » non seulement leur « amour du prochain », leur « amour » d’une communauté « d’êtres semblables », mais aussi leur collaboration/indifférence à la « haine » et aux exactions (politico-économique) qui pèsent aujourd’hui sur les « exclus » !
Que celles et ceux qui prétendent le contraire, nous le démontre !
1 . Texte exposé à Toulouse en juin 2003.
2 . J. LACAN, Télévision , 1973, Autres Ecrits, Seuil, Champ Freudien, 2001, p. 534.
3 . J. LACAN, L’envers de la psychanalyse , Le séminaire Livre XVII, pp. 92-93.
4 .J-C. MILNER, L’œuvre claire , Lacan, la science, la philosophie, Seuil, L’ordre philosophique , 1995, p. 39.
5 .J. LACAN, Ecrits , Seuil, Paris, 1966.
6 . I. STENGERS, L’invention des sciences modernes , La découverte, p. 104.
7 . G. HOTTOIS, Essais de philosophie bioéthique et biopolitique , p. 23.
8 . M. FOUCAULT, La naissance de la médecine sociale , Dits et écrits, Paris, Gallimard, 1994, 3, p. 210, cité par M. Hardt et A. Negri, Empire , Exils, 2000, p. 53.
9 . M. FOUCAULT, Les mailles du pouvoir, Dits et écrits (op. cit.), vol. 4, p. 194, cité par M. Hardt et A. Negri (op. cit.), p. 49.
10 . M. FOUCAULT, Surveiller et punir, Gallimard, 1975, p. 196.
11 . M. HARDT et A. NEGRI, op. cit., pp. 58-59.
12 . A. BADIOU, L’éthique , Bordas, 1993, p. 34.
13 . Il convient d’avouer qu’on en parle de moins en moins !
14 . A. BADIOU, D’un désastre obscur, Editions de l’aube. Le signifiant « Capital » comble effectivement le « vide » propre à toute « Démocratie » (cf. C. LEFORT). En d’autres termes, le « vote » se réduit à élire des « représentants » toujours déjà assujettis au règne du « Capital ». On ne vote donc que pour des représentants susceptibles de « gérer » (à gauche ou à droite) le « Capital » ! Cette « vérité » ne réveille personne ! « On » ne se « réveille » que lorsqu’un type, tel que Le Pen, tente de s’accaparer le pouvoir et de « gérer » le « Capital » en extrémiste de droite ! Donc, « l’extrémisme capitaliste », lui, « on » n’y touche pas !
15 . « Produits » par les normes mêmes du capitalo-parlementarisme.
16 . Les « exclus », mais aussi les « travailleurs ».
17 . C. DEJOURS, S ouffrance en France, La banalisation de l’injustice sociale , Seuil, 1998.